Portraits de Famille
Le désir, la cruauté, la tourmente, les exploits, l’amour sont autants de forces bien connues au sein d’une famille et, que l’on retrouve dans les histoires mythologiques.
En mettant en scène ma propre famille, je cherche à créer un dialogue fictif avec les tapisseries représentant des mythes et autres légendes.
Les verdures flamandes sont une occasion de faire rentrer la nature dans un salon, c’est une fenêtre ouverte sur l’extérieur.
Les mythes font partie de ces mondes inventés qui nous accompagnent au fil des siècles et nous permettent de partager un territoire fantastique sous la forme et sur un inconscient collectif .
Les tapisseries sont en arrière plan et la famille au premier, mais si l’Oeil se déplace: n’est-il pas du côté de la tapisserie à regarder ce qui se passe au salon? Cet oeil enregistre et constitue la mémoire des murs.
Dans cette démarche il s’agit aussi de reprendre des genres picturaux classiques (paysage, nature morte, portrait). Par exemple le tableau intitulé Anne (page suivante) reprend la composition Whistler lorsqu’il peint sa mère (fig2).
Le «Tableau de chasse» (pages suivantes) représentant ma propre mère est inspiré d’un Velasquez peignant Phillipe IV au retour de la chasse accompagné de son chien (voir fig.1). Précisons qu’habituellement dans les tableaux avec un modèle féminin, le chien d’une dame est petit, fidèle, docile et doux comme sa maîtresse.
Pour ce médaillon, peint comme un motif de tapisserie, j’ai imaginé une composition sous la forme parodique d’une tribu. On peut y voir une métaphore de nos relations et de l’image que chacun veut bien donner de soi. C'est une fiction et pourtant elle nous révèle des choses de chacun, comme une extrapolation de ce que nous sommes vraiment.
Nous représentons à la fois des guerriers à la conquête des temps modernes dans un paysage archaïque et de simples touristes arnachés pour une vie «en autonomie».
Hérité de son père, ce grand morceau de tapisserie raconte l’histoire d’Iphigénie amenée par son père Agamemnon pour être sacrifiée car selon les dires du devin, seule sa mort pourra permettre à la flotte grecque d’arriver à Troie.
Pour ces portraits, je commence une petite anthropologie familiale, à raison de 15 entretiens avec ma grand-mère, nous revenons sur sa vie commencée en 1925 à Rouen.
Tableau de chasse (90 x 120 cm) : Ma mère
Combat de Lions dans une chambre (162 x 120 cm):